Retranscription de l’interview donnée le 4 février sur BFM Business
Pourquoi ce Score Carbone ?
Le score carbone est une idée qui nous est venue des discussions avec nos clients, qui trouvaient que l’ISR était très compliqué. Il est facile de se perdre face à la masse d’indicateurs, de notes ESG, de labels et méthodes de calcul différentes.
Nous avons cerné le besoin d’un outil simple et transparent, basé sur les externalités des entreprises. Nous voulions travailler sur les données sociales, mais celles-ci sont trop incomplètes…
Nous avons donc redirigé notre travail vers l’environnement, car le seul critère consensuel et dont les données sont accessibles sont les émissions de CO2 des entreprises: en France, les entreprises ont l’obligation légale d’en dévoiler une partie.
Comment fonctionne-t-il ?
Axylia considère que c’est la responsabilité de l’entreprise de proposer des produits respectueux du climat.
Nous prenons donc en compte toutes les émissions de CO2, y compris celles du fameux
« Scope 3 » liées aux fournisseurs en amont, et à l’usage des produits en aval.
Ces tonnes de CO2 sont ensuite converties en euros (selon les estimations des experts du GIEC). Nous les comparons enfin au résultat d’exploitation et regardons s’il y a bénéfice ou perte, après l’imputation de cette « facture carbone » virtuelle.
Comment s’y retrouve-t-on ?
Tout d’abord, la conversion de l’empreinte carbone en euros simplifie grandement son interprétation.
Nous avons également mis au point un affichage comparable au Nutri-score des produits alimentaires. Le Score carbone Axylia note les entreprises de A à F en fonction de leur capacité à s’acquitter de leur facture carbone.
On identifie en Europe 42% de scores positifs mais 27% de score F (score négatif).
30% des entreprises ne dévoilent pas leur scope 3, rendant leur notation impossible.
À quoi sert-il ?
Il permet de mesurer l’effort auquel les entreprises doivent consentir pour assumer le coût de leurs impacts climatiques. Cela pourra prendre plusieurs formes : taxe, interdictions…
Au niveau européen, la richesse créée par les entreprises s’élève à 1 670 milliards d’EBITDA. La facture carbone de ces entreprises (uniquement des scope 1 et 2), représente quant à elle 235 milliards d’euros, soit une réduction de 14% par an de la richesse !
Si l’on prend en compte le scope 3, la facture monte à 1700 milliards d’euros : c’est alors 100% de l’EBITDA..
Les secteurs les plus polluants sont les matériaux, utilities et l’énergie : ils sont responsables à eux seuls de 200 milliards de facture carbone (scope 1 et 2).
Quels secteurs sont les plus touchés ?
Les 3 plus mauvais élèves sont Signify, ThyssenKrupp et Valmet, notés F.
Il faut qu’ils améliorent leur note et passent en A !
Quels sont les bons élèves ? (Score de A)
Industrie : Legrand
Biens de consommation : L’Oréal
Santé : Roche Holding
Technologie : ASML
Communication : Orange
Consommation Discrétionnaire : Essilor Luxottica
Sortie prochaine d’un CAC40 à partir du Score carbone
La moitié des entreprises du CAC 40 ne sont pas capables de payer leur facture carbone. Nous allons calculer un nouvel indice du CAC40 qui prend en compte la correction des externalités de CO2.
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