Quelle est la part d'argent placé à court terme en France ?
- Vincent Auriac
- 3 sept.
- 2 min de lecture

A l’occasion de la baisse du taux du livret A à 1,7% en août 2025, Axylia a étudié les encours de trésorerie en France. C’est-à-dire l’argent investi à court terme et bénéficie de conditions de liquidité excellentes, sans baisse de cours.
Sources de l'étude
Nous avons utilisé quatre sources d’information : la Banque de France, l’AF2i, le Centre Français des Fondations et le Ministère de l’Economie.
Au total, nous avons trouvé 2 500 milliards d'euros de trésorerie (voir graphique).
Différencier les particuliers des institutionnels
Les particuliers n’ont pas les mêmes expertises, les mêmes pratiques ni les mêmes outils à leur disposition.
Il y a déjà la trésorerie non investie avec les comptes courants aussi appelée cash ou dépôts à vue (DAV), l’argent laissé sur les comptes sans le placer. Dans son étude, la Banque de France trouve 550 milliards € ! Cela représente six mois de la masse salariale française. 12 % des DAV ont un encours supérieur à 10 000 euros et ils représentent 83 % de l’encours total des DAV !
La spécialité française : les livrets réglementés
Il y a aussi 900 milliards € sur les livrets réglementés : livrets A, LDDS, PEL, CEL....
15% des Livrets A (sur 58 millions) dépassent le plafond de dépôts et cumulent 200 milliards d'euros (47% du total). Cette part augmente d'année en année.
Donc au total, on compte donc 1400 milliards avec les comptes courants et les livrets.
Montants en jeu pour les personnes morales
Il y a 850 milliards € détenus par les entreprises dont 500 de dépôts à vue. Ce montant qui fluctue en fonction des conditions d'exploitation.
L’AF2i a mené une étude et trouvé 100 milliards € détenus en trésorerie par les investisseurs institutionnels. Cela représente 4% de leurs encours.
Les associations qui ont accès au Livret A en détiennent 25 milliards €.
Les fondations détiennent 25 milliards €, près de 50% de leurs placements financiers.
Les enseignements
Les particuliers détiennent une part disproportionnée non investie. Pour la partie en cash, elle représente un manque à gagner de 10 milliards d'euros par an voire 30 milliards selon les hypothèses de rendement retenues. La réserve de pouvoir d’achat est immense à un moment où il est contraint.
Par ailleurs, la France a besoin de financer les transitions. L’Etat manque d’argent pour les financer ? Il y a la partie longue de l'épargne. Il faut élargir la diffusion des produits de la transition climatique au grand public ; seuls les plus fortunés y ont actuellement accès. Il faut un New Deal de l’épargne.
Ce sujet fera l'objet d'une chronique en direct sur BFM Business le 4 septembre 2025 à 16:40.