Avant d'investir dans un fonds ou un ETF, il est important de bien comprendre la nature et les caractéristiques du produit. Le DIC est le document à lire en priorité. Depuis janvier, il a changé.
C’est quoi le nouveau Document d’Information Clé ?
C’est un document uniformisé au niveau européen de 2-3 pages qui doit être obligatoirement remis au client. Il doit lui fournir une information claire, exacte et non trompeuse.
Il remplace le DICI. Il ne s’agit en aucun cas d’un document publicitaire.
Il concerne les fonds, les ETF, les SCPI, les produits à formule.
Quelles sont les nouveautés ? L’indicateur de risque a été modifié…
L’indicateur de risque est toujours calculé sur une échelle de 1 à 7 mais le calcul change.
Avant le SRRI (Synthetic Risk and Reward Indicator) était calculé à partir du risque de marché : la volatilité. Depuis janvier, c’est le SRI (Synthetic Risk Indicator). Le risque de marché est corrigé du risque de crédit.
Exemple : les fonds d’obligations dites #cocos du Crédit Suisse était notées 3 comme des emprunts d’Etat (alors que leur volatilité est double). Emises par des banques (bien notées), elles avaient finalement le même risque : « 3 » !
Avec une volatilité historique 4 fois supérieure aux obligations, les actions n’ont qu’un risque de 4.
L’horizon de performance aussi est modifié
Avant : l’horizon de placement recommandé pour l’AMF pour les actions était de 10 ans.
Désormais, la performance est calculée sur les 5 dernières qui peuvent être très favorables, avec peu de volatilité donc trompeuses.
L’historique de performances annuelles est remplacé par 4 scénarios de performance future (défavorable, intermédiaire, favorable et « de tension »)
Pourquoi ne plus raisonner sur 10 voire 20 ans pour faire passer le message du long terme ?
Pour deux ETF avec le même indice, les scénarios de performance ne sont pas les mêmes !
Il y a aussi un questionnaire ESG qui est devenu obligatoire
Depuis janvier, obligation de faire remplir au client le questionnaire de préférences ESG.
Problème les préférences exprimées par les clients renvoient vers des produits qui n’existent pas encore. On lui propose des généralités SFDR (article 8 et 9) et PAI (Principle Adverse Impacts). Très peu de produits sont Article 9 : 5% en Europe.
La réglementation met la charrue avant les boeufs.
Conclusion
Les actions s’affichent à peine plus risquées que les obligations.
75% des produits en circulation (obligations, actions, diversifiés) sont risque 3 ou 4
On compte le risque 2 fois : risque de marché et risque de crédit
En tant que conseiller nous devons corriger les informations de la documentation produit !
On crée à terme les conditions de bulles et de contentieux de clients mal informés.
Claire, exacte et non trompeuse : à vous de juger !
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