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Pour une éducation immobilière dès le collège

Photo du rédacteur: Vincent AuriacVincent Auriac

© Robert Kneschke / Fotolia

En matière de finance, la perpétuité existe : elle s'appelle le crédit immobilier. En moyenne, les emprunteurs français s'endettent sur 20 ans. C'est même plus dur car votre bon comportement ne vous donnera pas droit à une libération conditionnelle : votre banquier ne vous fera pas cadeau d'échéances !


Il faut se fabriquer seul les aménagements de peine


Pour cela, un très bon outil existe : le prêt révisable. Il permet de moduler les échéances en cas d'aléa de la vie. A l'inverse, quand les bons comportements seront salués dans d'autres sphères (prime de salaire), il faudra les affecter à rembourser une partie du capital pour diminuer le montant d'intérêts payés à la banque.

Entre la baisse des aides de l’Etat, la hausse des prix et des taux d’intérêt qui ne peuvent pas descendre plus bas qu’ils ne sont, les banques n'ont d'autre choix que d’allonger la durée des prêts sauf à voir le marché immobilier piquer du nez. Déjà, les mises en chantiers diminuent et, dans l'ancien, on constate début 2018 une disparition des primo-accédants. L'augmentation de la durée des prêts est une façon de toucher ces derniers. La durée moyenne des crédits dépasse ainsi 18 ans et se rapprochent de son pic de 2007. Ce sont surtout les plus jeunes (entre 25 et 35 ans) qui sont impactés : ils sont 41,5% au 1er trimestre 2018 à avoir bénéficié d'un prêt d'une durée de 25 ans et plus, contre 34,8% un an plus tôt. A mensualité identique (1000 euros), un crédit sur 20 ans permet d'emprunter 188 000 euros et sur 30 ans 253 000 euros. Par contre, les intérêts versés sont au total de 52 000 euros dans la première hypothèse et 106 000 euros dans la seconde...


Un beau sujet d'éducation financière


On le voit, à l'échelle du budget d'un ménage, les sommes en jeu sont énormes. A l'échelle du pays, les pertes de pouvoir d'achat peuvent être considérables et se chiffrer en milliards d'euros. Le marché du crédit à l'habitat est important : plus de 238 milliards d’euros de prêts ont déjà été accordés en 2017.


L'éducation immobilière permettrait de générer des milliards d'euros de pouvoir d'achat



Pourtant, personne n'aide nos concitoyens dans cette épreuve financière. Les banquiers ne le font pas : leur intérêt est d'encaisser le plus d'intérêts possibles pour autant que l'emprunteur reste solvable. Les courtiers représentent actuellement 30 % de la production des crédits à l’habitat mais ils n'ont pas accès à la finesse d'informations budgétaires détenues par les banquiers. 


Banquiers ou courtiers feraient ils cet effort, il faudrait encore que l'interlocuteur soit à la hauteur. Les Français pâtissent d'une médiocre culture financière. Aucun enseignement n'existe au collège, ni plus tard d'ailleurs, sur ce sujet. Monsieur Blanquer, voilà un sujet utile à intégrer dans les programmes à la rentrée prochaine !


L'éducation à l'acquisition immobilière et plus précisément à l'endettement immobilier permettrait aux élèves, futurs emprunteurs, de maîtriser les déterminants de la valeur d'un bien, le calcul des différents frais, les taxes, de connaître le DPE, d'utiliser un tableur pour comprendre les incidences d'une variation des taux, de la durée sur le montant de ses échéances, etc... Chiche Monsieur le Ministre ?


Vincent Auriac

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